Le site antique de Sagalassos

Le site, à flanc de montagne, se découvre de loin dans un cadre aride et quasi désert, faisant contraste avec une plaine verte et cultivée. De la ville, largement restaurée, la vue s’étend ainsi sur les montagnes du Taurus et il est difficile de se la représenter bruissante de vie et d’activité. La promenade dans ces ruines, encore peu visitées, éclatantes de blancheur n’en est que plus poignante.

Le site antique de Sagalassos

Informations pratiques :

Le site antique de Sagalassos

Le site de Sagalassos se trouve à 115 km au nord d’Antalya. Le trajet le plus rapide est celui empruntant la route D 650 vers Burdur. Après 80 km, tournez à droite vers la charmante petite ville d’Aglasun où vous pourrez trouver hôtels et commerces. Une petite route asphaltée, bien indiquée, vous mènera jusqu’au parking du site.

Cette route vous permet en outre de faire un arrêt au village de Susuzhan dont le caravansérail vient d’être restauré. Quelques kilomètres plus loin, mais à gauche, se trouve le han de Incislihan et si celui-ci est très ruiné, le village est pittoresque, accueillant et mérite un détour.

Venant de Sidé, il est possible de prendre la route D 685 vers Isparta, évitant ainsi le contournement d’Antalya. 90 km plus loin, il faut tourner à gauche vers Aglasun. Il faudra être vigilant car cette direction est indiquée au dernier moment. Si ce trajet est moins rapide, la route est bonne, pas trop fréquentée et longe une série de lacs et de retenues d’eau d’un bleu éblouissant.

Depuis l’otogar d’Antalya, des bus desservent 3 fois par jour Aglasun où vous trouverez, soit un mini-bus, soit un taxi pour atteindre le site de Sagalassos.

Adresse : Kıraç, 15800 Ağlasun/Burdur
Coordonnées GPS du parking : N37.675932, E30.521074

Accès au site payant. Ouvert tous les jours.
En été :  de 7h30 à 19h00.
En hiver : de 7h30 à 18h00.

Pour la visite de la ville antique nous vous recommandons d'être équipé de baskets et d'emmener de l'eau en quantité suffisante surtout par forte chaleur. La visite ne présente pas de grosses difficultés mais la chaleur peut être difficile à supporter, en particulier en été.

Histoire de Sagalassos :

La cité fut fondée vers 2000 ans av. J.C sous le nom de Salawasa par des tribus pisidiennes. En 1200 av. J.C., à la chute de l’Empire Hittite, la ville restera quelques temps indépendante étendant son influence dans la région avant de faire partie du Royaume Phrygien. Il passera en 548 av. J.C. sous domination perse tout en s’hellénisant au contact des villes côtières de culture grecque.

Lors de sa conquête de l’Asie Mineure en 334 av. J.C, Alexandre Le Grand mettra le siège devant Sagalassos qui résistera longtemps avant d’être prise et saccagée.

A la mort d’Alexandre, la ville prendra d’abord partie pour les Lagides, avant d’être intégrée au royaume séleucide, puis à celui de Pergame. Durant cette période la ville deviendra une « polis » grecque, c’est-à-dire une cité dirigée par des citoyens élus.

Le dernier roi de Pergame, Attale III (170 – 133 av. J.C.), ayant légué son royaume à Rome, Sagalassos intègre la province romaine d’Asia Minor.

Le site antique de Sagalassos

Sous l’Empereur Auguste (63 av. J.C. – 14 ap. J.C.), la via Sébaste est construite reliant entre autres Sagalassos au port fluvial de Pergé. La cité connut une grande prospérité, exportant non seulement ses excédents agricoles, mais aussi sa production de céramiques appréciées dans tout le bassin méditerranéen.

L’Empereur Hadrien (76 – 138 ap. J.C.) accorda à Sagalassos le titre de première ville de Pisidie, mais surtout le privilège de devenir le seul siège du culte impérial pour la région. La ville se couvrit alors de monuments prestigieux à l’imitation des cités romaines : théâtre, stade, bibliothèque, forums, nymphées et temples.

Cette prospérité durera jusqu’au VIème siècle où, après un tremblement de terre en 518, la peste, dite justinienne, décima la population entre 543 et 544. Au VIIème siècle, la ville qui s’était fortifiée pour résister aux incursions arabes, fut à nouveau détruite par un tremblement de terre, ce qui amena la population à s’installer peu à peu dans la vallée, avant d’être complètement abandonnée au XIIIème siècle.

La ville fut redécouverte en 1706, par le diplomate français Paul Lucas. Les fouilles ne commencèrent vraiment qu’en 1990 par des archéologues belges et turcs. La ville est peu à peu reconstruite et deviendra certainement le plus beau site gréco-romain de la région.

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A visiter

Tout de suite après l’entrée vous verrez à votre droite les murs d’une grande villa urbaine.

En vous dirigeant vers le théâtre vous trouverez en cours de route :

- la fontaine hellénistique. Elle fut construite vers 20 – 25 av. J.C. lors de l’extension de la ville vers l’est. Le très beau portique dorique protégeait l’eau de la chaleur et de la saleté.

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- la bibliothèque au-dessus de la fontaine fut construite vers 120 – 125 ap. J.C. par Titus Néon, personnage important et bienfaiteur de la cité. A l’intérieur (demandez la clef à la billetterie), les niches contenaient des volumens et des statues. La mosaïque au sol (362 – 363 ap. J.C.), représentant une scène de la guerre de Troie, fut détruite par les chrétiens.

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- le théâtre construit vers 120 ap. J.C. attirait des spectateurs de toute la Pisidie lors des fêtes du Culte Impérial. Il pouvait contenir 9000 spectateurs mais le mur de scène ne fut jamais terminé.

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- le quartier des potiers à l’arrière était un grand centre de production de céramique grâce à une argile de bonne qualité trouvée sur place.

En revenant sur vos pas et en poursuivant tout droit, vous arriverez au Héroon du nord-ouest. Il fut construit sous l’Empereur Auguste au 1er siècle ap. J.C. et devait être dédié à un demi dieu ou à un héros local dont nous ignorons l’identité.

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Le bas du monument est orné de la frise des danseuses (originaux au musée de Burdur) participant au culte de Dionysos.

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En redescendant vers l’agora supérieure vous verrez les vestiges d’une basilique chrétienne et d’un temple dorique avant d’arriver au nymphée antonin.

Le nymphée antonin fut construit entre 160 et 180 ap. J.C. grâce au financement de Neon, un riche citoyen de la ville. Il mesure 28m de long sur une hauteur de 9m. Reconstruit entre 1998 et 2011 il a retrouvé toute sa splendeur d’origine et ses statues (originaux au musée de Burdur) ont été replacées dans les édicules surplombant le bassin. Les deux statues de Dionysos ivre, placées de chaque côté du nymphée, font penser que cette fontaine était dédiée à ce dieu.

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L’agora était ornée de colonnes votives et le bouleutérion, lieu de réunion des dirigeants de la cité, se trouvait à l’ouest, mais il n’en reste que quelques marches et deux demi-colonnes ornées d’une frise représentant Athéna et Ares.
L’arc de triomphe fut d’abord dédié à l’Empereur Caligula (12 -41 al. J.C.) puis après sa mort à l’Empereur Claude (11 av. J.C. – 54 ap. J.C.).
Le macellum, construit au IIème siècle ap. J.C., était réservé au commerce de produits de luxe. En son centre se trouvait un petit temple rond, une tholos.

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Toujours en redescendant, vous trouverez :

- L’Odéon dont la construction commença sous le règne de l’Empereur Auguste (63 av. J.C. à 14 ap. J.C.) et ne fut terminé que 200 ans plus tard. Il servit d’abord de petit théâtre pouvant contenir 2000 spectateurs avant de servir aux réunions de la Boulè, l'assemblée des citoyens.

- Le Nymphée d’Hadrien, édifié entre 129 et 132 ap. J.C . comportait un mur de fond décoré de statues dont un Apollon colossal. Le podium inférieur montre encore une frise représentant six des neuf muses.

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- L’Agora inférieure date aussi de l’époque de l’Empereur Auguste et son caractère commercial est nettement plus marqué que l’agora supérieure plus politique. Elle était bordée de colonnades couvertes pour se protéger du soleil, et les boutiques se trouvaient à l’est de la place. Du nymphée sévérien il ne reste que le bassin.

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- Le Temple d’Apollon Klarios, à votre droite, était à l’origine un petit temple de style ionique, avant d’être agrandi sous le règne de Vespasien (9 ap. J.C. – 79 ap. J.C.) pour devenir le siège du culte impérial. Il deviendra vers 450, une basilique chrétienne.

- Les Thermes impériaux sont visibles à votre gauche. Devenue siège du culte impérial, par la grâce de l’Empereur Hadrien (76 – 138), Sagalassos se devait de construire de nouveaux thermes permettant d’accueillir les foules se rendant aux cérémonies. Le complexe d’environ 1500 m2 fut construit sur l’emplacement des anciens bains. Richement décorés de marbres rares, ces thermes possédaient en leur centre la salle dite des marbres où étaient exposées six statues colossales d’empereurs et d’impératrices du IIème siècle ap. J.C. A l’époque chrétienne, les thermes furent réaménagés, et les statues disparurent, soit fracassées, soit brûlées dans les fours à chaux.

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Précédant la rue à colonnades, la Porte Tibérine fut construite dans un but purement décoratif sous l’Empereur Tibère (42 av. JC. – 37 ap. J.C.)

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La rue à colonnades fut construite au début du Ier siècle. Bordée de portiques et de boutiques, elle mesure environ 300 m de long sur 10 m de large. Au VIIème siècle, elle fut flanquée de deux tours défensives reliées par un mur bloquant le passage.

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Du Temple d’Hadrien et d’Antonin le Pieux où débutait cette voie royale, il ne reste que des ruines. Commencé sous le règne d’Hadrien (76 – 138) il ne fut terminé que sous le règne d’Antonin le Pieux (86 – 161). Il servait au culte de l’Empereur et était entouré de murs, avec une avant-cour de 70 m de long, contenant de nombreuses statues, aujourd’hui toutes disparues. Dès le Vème siècle des habitations et des boutiques envahirent ce site qui fut le dernier à être occupé avant l’abandon total de la Cité.

La tradition et la culture religieuse des grecs et des romains interdisant l’inhumation à l’intérieur de la ville, Sagalassos était donc entourée de nécropoles avec des tombes et des sarcophages, mais aussi de tombes rupestres.

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